Décharges anarchiques et crise écologique... Une réalité
Lors d’une intervention téléphonique dans l’émission Midi Show, ce mercredi, Inès Labiedh, coordinatrice du département justice environnementale et climatique au sein du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), est revenue sur ce qu’elle qualifie de «politiques environnementales défaillantes» et ce, malgré les efforts de l’État, depuis 1996, en matière de valorisation des déchets à travers le recyclage, efforts qui, selon elle, n’ont fait qu’aggraver la crise.
Elle estime que les approches traditionnelles dans ce domaine ont montré leurs limites, menant à la prolifération de décharges sauvages, aujourd’hui estimées à plus de 3 000 sur l’ensemble du territoire.
Inès Labiedh a souligné que la gestion et la valorisation des déchets nécessitent des financements, une réelle volonté politique ainsi qu’une logistique adaptée. «Dans certains pays, les déchets créent de la richesse», a-t-elle rappelé.
Elle a, également, dénoncé la dégradation de la situation environnementale et la baisse des indicateurs de qualité de vie des Tunisiens, en particulier à Gabès, qu’elle considère comme une «victime de ces politiques non réussies». Elle a cité de nombreuses maladies dont souffrent les habitants de Gabès, en raison de la pollution.
Selon elle, la pollution de l’air serait responsable de 6 000 décès par an en Tunisie, à cause des particules fines émises par les usines.
Elle a insisté sur le fait que la situation environnementale du pays requiert une révolution à tous les niveaux, en commençant par la législation. Elle a rappelé que le Code de l’environnement est en attente d’adoption depuis septembre 2022.
Et de conclure : «Tout le monde est appelé à participer à cette révolution, l’État, les citoyens, les municipalités et les hôpitaux».