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La diplomatie tunisienne tournée vers les intérêts communs ?

Aymen Briki, chercheur spécialiste en droit et en politiques comparées, conseiller auprès de la Fondation Max Planck, a déclaré dans l’émission Midi Show de ce mardi 6 mai que les contours de la diplomatie des pays se reflètent à travers leurs Constitutions et que la politique étrangère de la Tunisie a toujours été tournée vers le développement et guidée par les intérêts communs.

Il a expliqué que depuis la Constitution de 1959, en passant par celle de 2014 jusqu’à celle de 2022, la Tunisie a maintenu la même orientation dans sa politique étrangère, ce qui est logique compte tenu de la taille du pays ainsi que de ses capacités géopolitiques, militaires et démographiques.

Il a précisé que la géopolitique comprend plusieurs écoles —réaliste, constructiviste et libérale— mais selon lui, la véritable école et le vrai visage de la géopolitique est l’école réaliste, ce qui signifie que les États ne sont pas amis, ni vraiment partenaires ; leurs relations sont généralement fondées sur la rivalité.

«Le plus fort commande et domine sur le plan régional et il ne peut permettre à une autre puissance de le concurrencer», a-t-il déclaré. "Le conflit sino-américain en est la meilleure illustration", a-t-il dit.

Concernant la Tunisie et ses relations diplomatiques au Maghreb, Aymen Briki a souligné qu’il n’est dans l’intérêt d’aucun pays de la région que la situation actuelle perdure, affirmant : «malheureusement, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, où les États-Unis demeurent l’acteur central, ils ont, aujourd’hui, délégué la gestion de la région aux Émirats arabes unis et à l'État sioniste».

Revenant à la situation maghrébine, l’expert a affirmé que les tensions entre l’Algérie et le Maroc sont la principale source d’instabilité, car chaque pays cherche à dominer sa zone et à empêcher l’autre d’exercer son hégémonie.

"Dans ce contexte tendu, il serait plus sûr pour les pays voisins, comme la Tunisie, d’adopter une position de neutralité et de tenter de jouer un rôle de médiateur entre les deux parties. La diplomatie tunisienne dispose, selon lui, de l’expérience, de la sagesse et des bonnes relations au Maghreb qui pourraient lui permettre d’assumer ce rôle", a préconisé Aymen Briki.

Il a, enfin, repris sa position selon laquelle les relations diplomatiques de la Tunisie dans la région doivent être basées sur l’intérêt mutuel.

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