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Ali Klebi: L'industrie laitière en perte de vitesse depuis 2020

Le vice-président de la Chambre syndicale nationale des industriels du lait et dérivés, Ali Klebi, a déclaré dans Midi Eco de ce jeudi 13 novembre, que le secteur laitier est en perte de vitesse, depuis cinq ans et que la crise que traverse témoigne de problèmes structurels qui nécessitent un plan national de réhabilitation.

"En termes de collecte, on est passé de 880 millions de litres annuels en 2020 à 720 aujourd'hui, soit 18% de baisse. Le stock national (régulateur) s'établit actuellement à 12.3 millions de litres contre 48.7 en 2020 (...) En cinq ans on a perdu 20% du cheptel de race pure et entre 30 et 40 mille éleveurs, selon le ministère de l'Agriculture", a-t-il précisé.

Il a ajouté que sur sept acteurs majeurs de l'industrie laitière auparavant, seulement quatre sont toujours actifs, dont un en "veilleuse".

"L'agriculteur vend le lait à perte, puisque le litre coûte 1700 millimes à la production, alors qu'il est vendu à 1350", a-t-il déploré.

Ali Klebi a, par ailleurs, souligné, que l'Etat doit environ 400 millions de dinars de subventions aux producteurs.

Pour remédier à ce problème, l'invité de Midi Eco a estimé qu'une augmentation de 150 millimes du prix d'achat auprès du producteur est l'une des solutions envisagées par les ministères de l'Agriculture et du Commerce. Il a ajouté que cette solution doit être appliquée pour préserver les intérêts de l'agriculteur, sans pour autant affecter le pouvoir d'achat du consommateur.

Moins de lait, moins de beurre...

Dans un autre contexte, Ali Klebi a indiqué que les bénéfices de l'industrie proviennent essentiellement du yaourt et d'autres dérivés du lait et que ces marges sont vitales pour la viabilité des sociétés de production.

"En ce qui concerne la pénurie de beurre, la raison est simple; moins de lait c'est moins de beurre. En cette période de basse lactation, la teneur en matières grasses est, également, en baisse, ce qui a conduit à une chute de production du beurre de 5-6 tonnes par jour il y a cinq ans, à 2-2.5 tonnes aujourd'hui", a-t-il encore précisé.

Il a ajouté que les effets de la basse lactation sur l'approvisionnement du marché en lait ne sont pas perceptibles, vu que les groupes d'industrie laitière ont recours au lait en poudre avec 0% de matières grasses, pour répondre à la demande.