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Taghouti: Ennahdha ne cherche pas à revenir au pouvoir...

Le dirigeant du parti Ennahdha Abdelfattah Taghouti a affirmé, lors de son passage dans Midi Show, ce mercredi 10 janvier 2024, que le mouvement ne cherche pas à revenir au pouvoir, mais plutôt à restaurer la voie démocratique.

"Le mouvement est pleinement conscient qu'il ne sera pas au pouvoir.  Son objectif c'est de reproduire à nouveau son expérience, tout en construisant un grand parti national, capable de faire avancer le pays", a-t-il expliqué.

Taghouti a, également, déclaré qu'Ennahdha a réussi à instaurer liberté et démocratie, tout en consentant de nombreuses concessions pour cela, mais on peut dire qu'elle a échoué à améliorer les conditions économiques et sociales.

"Le mouvement Ennahdha a contribué à la transition démocratique... Oui ! Il a commis des erreurs et en porte la responsabilité, mais il en a payé le prix à plusieurs reprises", a-t-il dit.

Abdelfattah Taghouti s'est, par ailleurs, interrogé sur les réalisations du pouvoir actuel, depuis que Kais Saïed a accédé à la présidence de la République, il y a plus de quatre ans.

"Actuellement, il n'y a pas de concurrence ni lutte. Nous avons un président qui détient tous les pouvoirs. Alors, qu'est-ce qui a changé et quelles réformes pouvons-nous citer...?», s'est-il interrogé.

Et d'ajouter : "La décennie noire, comme on dit, a-t-elle été celle de la coupure d'eau potable pour les Tunisiens...? Avons-nous assisté à des files d'attente devant les boulangeries ? Cependant, Kais Saïed et le pouvoir actuel ne peuvent être tenus pour responsables de la situation actuelle du pays, considérant qu'elle est le résultat de longues périodes successives au cours desquelles le pays a connu une transition".

Concernant l'échec de l'organisation du congrès d'Ennahdha, le dirigeant a rappelé que le mouvement est actuellement interdit de réunion et que son siège est même saisi, malgré la fin du processus d'inspection.

Il a ainsi déclaré : «Aujourd’hui, nous ne parvenons pas à payer le propriétaire de notre siège central, car nous ne parvenons pas à collecter des dons, bien que nos finances soient transparentes».

Dans le même contexte, Taghouti a souligné que le mouvement a désormais besoin de se développer et de moderniser. «La réforme est une revendication interne et si le mouvement n'entreprend pas une révision profonde, il pourrait disparaître», a affirmé l'invité de Midi Show.