languageالعربية

En cavale depuis 16 ans, un ancien leader de l'ETA arrêté en France

La longue cavale de Josu Ternera, un des plus influents chefs de l'organisation séparatiste basque ETA, recherché par l'Espagne et la France depuis 16 ans, a pris fin ce jeudi devant un hôpital des Alpes françaises.

De son vrai nom Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, cet ancien numéro un de l'organisation dissoute l'année dernière a été, tour à tour, l'inspirateur d'une stratégie d'attentats meurtriers puis le promoteur de négociations de paix avec l'Etat espagnol, avant d'être écarté de la direction du groupe.

En pleine campagne pour les élections municipales, régionales et européennes du 26 mai, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a réagi dans un tweet: "La démocratie a vaincu l'ETA grâce à l'union de tous les partis". "Je veux exprimer notre engagement envers la mémoire des victimes, notre gratitude aux forces et corps de sécurité de l'Etat et aux personnalités politiques", a-t-il ajouté.

Aujourd'hui âgé de 68 ans, Ternera a été arrêté au petit matin sur un parking de l'hôpital général de Sallanches, a indiqué à l'AFP la chef d'escadron des gendarmes de Chamonix, Sarah Chelpi. L'annonce avait été faite auparavant par le ministère espagnol de l'Intérieur.

Il s'y rendait pour un rendez-vous médical accompagné d'un ami qui a aussi été interpellé, a précisé Mme Chelpi. Selon les médias espagnols, l'ancien "etarra" vivait près de Saint-Gervais-les-Bains, non loin de Sallanches, et souffrirait d'un cancer.

D'abord placé en rétention dans les locaux de la brigade de gendarmerie, il a été examiné par un médecin à l'hôpital sur sa demande, a indiqué une source judiciaire. Son arrestation a été menée en exécution d'un mandat d'arrêt qui le visait pour avoir été condamné par défaut en 2017 à huit ans de prison en France pour "participation à une association de malfaiteurs terroriste".

Peu avant 16H00 (14H00 GMT), un convoi le transportant a quitté la gendarmerie de Sallanches en direction de Bonneville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une source judiciaire a précisé qu'il y serait présenté au procureur puis au juge des libertés et de la détention.

S'agissant de faits relevant du terrorisme, le procureur se dessaisira sans doute rapidement au profit de celui de Paris, a-t-on également indiqué de source proche de l'enquête.