languageالعربية

Harouni s'attire les foudres...

Des propos du président du Conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni, ont provoqué une grande polémique et causé une vague de  critiques.

Lors de son intervention sur  le plateau de la chaîne privée Zitouna TV, ce mercredi 20 janvier 2021, Harouni a invité les jeunes partisans d'Ennahdha  à soutenir  les forces de l'ordre dans leur mission de protéger les biens privés et publics et ce, dans le cadre des émeutes observées ces derniers jours.

" Le bureau exécutif d'Ennahda  œuvrera à résoudre les problèmes des Tunisiens, dont notamment, ceux sociaux" , a-t-il lancé, précisant que les jeunes d'Ennahdha seront sur le terrain pour appuyer les forces de sécurité et faire face aux fauteurs de troubles, selon ses dires. S'exprimant, dans un contexte social marqué par des troubles nocturnes dans les quatre coins du pays, Harouni  a affirmé que " les militants de son parti ont été appelés à protéger leur pays".

Dans cette optique, le président du conseil de la Choura n'a pas raté l'occasion pour faire savoir que le mouvement islamiste est toujours fort et uni.

Suite à ces déclarations, l'ancienne conseillère de Feu Beji Caïd Essebsi, Saïda Garrach a publié, le jour même, un statut sur sa page Facebook, dans lequel elle a affirmé que seul l'Etat est en mesure de protéger ses citoyens, ajoutant que ce n'est pas aux partis  politiques de le faire.

" Les Tunisiens sont protégés  par leur État et non pas par les partis politiques et leurs membres. Les Tunisiens sont protégés par les forces de sécurité de leur pays et non pas par les milices. Les Tunisiens s'auto-protègent en manifestant pacifiquement et en protégeant leurs biens publics et privés. C'est aux forces de sécurité et à la justice de faire face à ceux qui s'attaquent aux institutions de l'Etat, lit-on dans le statut.  "On n'a pas encore oublié les agressions faites par les milices ayant soutenu les sécuritaires ,  à l'ère de la  TROIKA", a-t-elle conclu.

Pour sa part,  le dirigeant  au Courant Populaire, Mohsen Nabti a considéré qu'à travers les déclarations en question, Harouni a, implicitement, appelé à une guerre  civile. "Quand Harouni, président du Conseil de la Choura, dit que les jeunes d'Ennahdha soutiendront les forces de sécurité pour faire face aux manifestants, cela nous rappelle  la méthode de milice adoptée par Omar El Bechir. Si, aujourd'hui, l'Etat accepte de coopérer avec des milices partisanes, cela signifie qu'on est, officiellement, entré en guerre civile.  Du surcroît, le président du gouvernement doit riposter à ces déclarations",   a affirmé Nabti en appelant à la vigilance contre les partisans  de Harouni qui peuvent, à tout moment, sortir  pour affronter les manifestants .

Le député du bloc démocrate, Hichem Ajbouni, a, également, commenté les déclarations du dirigeant d'Ennahdha. Dans un statut Facebook, Ajbouni a estimé que la touche de Mohamed Ghariani, conseiller de Rached Ghanouchi, est présente, dans ce qui a été déclaré par Harouni. " Visiblement, il vous a conseillé de recourir aux munitions qu'il utilisait contre les manifestants appelant, à l'époque, à faire chuter le régime,a-t-il lancé dans son statut Facebook publié, hier soir.