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Fakhfakh annonce la couleur ... et ses priorités

Les longues concertations et négociations entre les différents acteurs du paysage politique, ayant pour longtemps marqué l'actualité politique nationale, touchent enfin à leur fin. Entre bras de fer, concessions et opposition, Fakhfakh semble enfin avoir réussi à former un gouvernement consensuel qui obtiendrait, d'ici la fin de la journée, l'accord de 119 députés.

 

Le chargé de former le gouvernement, Elyes Fakhfakh, a présenté, ce mercredi 26 février, lors d'une allocution prononcée à la séance plénière consacrée au vote de confiance à l'Assemblée des représentants du peuple, les grandes lignes et les priorités de son gouvernement. ''Il s'agit d'un moment historique façonné par le peuple'', selon lui.

Fakhfakh a mis l'accent sur le couronnement d'un processus politique, non des plus faciles, d'une part, et jalonné de plusieurs échéances électorales consacrant la pluralité et la transparence, d'autre part. "Nous ne nous sommes, cependant, toujours pas mis sur les rails de la transition socio-économique". a-t-il déclaré.

"Nous allons, pour l'inrtérêt du pays, collaborer avec la présidence de la République avec laquelle nous formons le corps du pouvoir exécutif , comme nous travaillerons, dans le respect mutuel, avec toutes le pouvoir législatif, alliés et opposants confondus", a-t-il indiqué.

Il a, ensuite, fait savoir que les droits et les libertés individuelles seront protégés, les acquis de la Femme préservés et l'avenir des jeunes garanti. Et d'affirmer que la liberté d'expression du quatrième pouvoir sera sauvegardée.  

 

Corruption, contrebande, terrorisme et laxisme administratif :

Fakhfakh a annoncé que le gouvernement sera intransigeant concernant la mise en place de mesures urgentes et pratiques relatives à la lutte contre la contrebande et le monopole ainsi que l'injection des produits dans les circuits illicites. Il a, par ailleurs, souligné l'importance de renforcer l'indépendance de la justice et de faire passer les lois organisant le pouvoir judiciaire.

Changeant de volet, il a assuré que des facilitations procédurales seront également proposées aux investisseurs et aux exportateurs afin de mettre fin aux complications administratives qui ne font qu'entraver leurs affaires et leur volonté de ''faire tourner la roue économique'', comme il a dit. Et d'jouter : "Investissez ! Vous serez soutenus et encadrés".

Sur un autre plan, il a réaffirmé sa volonté d'enraciner une culture d'intégrité et de transparence réelle pour lutter contre la corruption et les détournements des fonds publics qui font partie d'un large système infecté de l'intérieur. 

"A partir de ce moment, nous ne tolérerons,aucun dépassement relatif à la malversation, aux octrois des marchés publics et aux pots-de-vin. La corruption n'a, en effet, aucun avenir en Tunisie et nous saurons répondre, rigoureusement,  à tous ceux qui pensent le contraire", a-t-il fermement assuré.

 

Réapprovisionnement des caisses de l'Etat

Une autre urgence figure sur la liste des priorités de Fakhfakh : le réapprovisionnement des caisses publiques, sitôt la confiance à son gouvernement votée.

Il a, en outre, affirmé qu'il est, désormais, nécessaire, d'arrêter, graduellement,les dettes extérieures destinées à la consommation, de réduire le taux d'inflation et de préserver la valeur du dinar tunisien.

Il s'est, également, engagé à lancer des mesures à même de limiter le déficit commercial, protéger l'économie nationale et faire progresser les indices liés à l'export.

 

Le phosphate, les ouvriers des chantiers et les enseignants suppléants :

Pour Fakhfakh, le bassin minier est une préoccupation nationale et non des moindres.

"La situation de cette région est compliquée et nous ne pouvons appeler les habitants à reprendre la production sans parler de reprise de la vie" , a-t-il précisé. Et de préciser qu'une ''solution doit être trouvée, afin de répondre simultanément, au côté industriel et commercial et à celui environnemental et social. La présence de l'Etat dans le bassin minier ne peut se limiter à la société du phosphate qui ne saurait, selon lui, se substituer à lui.

Elyès Fakhfakh a, dans un autre contexte, promis de se pencher sur le dossier des emplois précaires, notamment ceux des ouvriers des chantiers et des enseignants suppléants, et de leur accorder l'importance qu'ils méritent.