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Au moins une fois dans leur vie, 86 % des femmes victimes de violence

Arij Jlassi, chargée du projet de lutte contre les violences basées sur le genre au sein de l’association « Aswat Nissa », a affirmé ce mardi 25 novembre 2025, dans une déclaration à Mosaïque FM, que la Tunisie dispose d’une véritable armature légale pour protéger les femmes contre les violences, depuis la mise en place du Code du statut personnel jusqu’à la proclamation de loi 58 de 2017, soulignant que plusieurs projets sont en cours d’examen au Parlement.

Mais, selon elle, cette richesse législative se heurte à une réalité alarmante : les violences faites aux femmes ne cessent d’augmenter chaque année. Les études de l’association montrent que 86 % des femmes tunisiennes ont été exposées au moins une fois dans leur vie à une forme de violence — un chiffre qui traduit l’ampleur du phénomène malgré les instruments juridiques existants.

Le « Centre Najia », dédié à l’accompagnement des victimes de violences sexuelles, a accueilli jusqu’à fin octobre 317 femmes, dont 82 victimes de violences sexuelles.

Arij Jlassi a également alerté sur la progression inquiétante des féminicides en Tunisie, appelant à renforcer les dispositifs de protection qu’elle juge encore « faibles » et à activer réellement les lois relatives à la lutte contre les violences. Elle a aussi insisté sur la nécessité de soutenir les organisations féministes qui jouent un rôle crucial dans la prise en charge des victimes.

Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, l’association a lancé, en partenariat avec quatre universités, la campagne « Une université sûre, sans violences sexuelles ». Le choix du milieu universitaire n’est pas fortuit : une étude de l’association révèle que la majorité des victimes de violences sexuelles ont entre 18 et 25 ans, une catégorie particulièrement vulnérable.

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