Saïed : 'Ouvrir les dossiers et rendre des comptes au peuple'
Recevant, hier vendredi, au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, le président de la République, Kais Saïed, a affirmé qu’il existe des dossiers qui doivent être ouverts, car le peuple réclame des comptes et qu’il a le droit légitime d’exiger une reddition de comptes, juste pour que toutes ses richesses lui soient restituées. Il a ajouté que des efforts sont en cours pour trouver une solution nationale dans tous les secteurs, bâtir un nouvel édifice solide qui ne s’effondrera pas et qui restera à l’abri des attaques des corrompus et des corrupteurs.
Le chef de l’État a rappelé que de nombreux dirigeants syndicaux se sont sacrifiés, citant notamment le leader Tahar Haddad, qui distinguait entre la «fausse légitimité» prétendue et la légalité véritable, laquelle signifie que la loi, quelle que soit sa nature, exprime la volonté de la majorité.
À ce titre, le président de la République a repris une citation de Tahar Haddad : «Nous poursuivrons ce combat avec détermination et une volonté inébranlable. Que les menteurs mentent ! Nous passons avec indifférence, narguant leur vacarme vide, jusqu’à ce que se lève l’aube de la certitude. Alors nous apparaîtrons tels que nous sommes : justes, sincères et dévoués au service de l’humanité meurtrie par les mains des colonisateurs. Vous en connaîtrez la vérité en temps voulu».
Au début de la rencontre, le président avait, également, cité l’introduction d’un article publié dans le journal Echaâb intitulé «Le Carnaval», signé par le journaliste Mohamed Galbi le 13 janvier 1978. Ce dernier avait été arrêté le 26 du même mois. Le président a déclaré : «S’il était encore en vie, il aurait écrit cet article en sens inverse». Et d'ajouter : «J’ai du mal à croire à tout ces mensonges, et à ce que certains ignorent encore, jusqu’à cette heure, que le peuple s’est réveillé…».
Et d'insister que le peuple tunisien est conscient de la réalité de la situation et qu'il est déterminé à aller de l’avant, malgré les boniments auxquels personne ne croit, dénonçant ceux qui, à l’étranger ou de l’intérieur, cherchent les faveurs des ambassades.
Il a ainsi assuré que l’État restera ferme et qu’aucune immunité ne sera accordée à quiconque enfreint la loi, celle-ci devant s’appliquer à tous. Il a, dans ce sens, relevé les communiqués qui passent sous silence les lois et les décrets en faveur des travailleurs et des chômeurs victimes d’injustice, tout en soulignant que le peuple connaît la réalité des réunions tenues dans des administrations, banquets et hôtels de luxe.
Pour lui, la volonté et la conscience du peuple feront échouer toute conspiration ou tentative de déstabilisation, affirmant que la Tunisie restera debout et que la dignité nationale sera préservée, grâce à un travail continu et à une rupture définitive avec un passé qu’il a qualifié de sombre.
Il a ajouté que des efforts sont déployés pour répondre aux attentes des victimes encore en souffrance, dans tous les domaines.
Rappelant la lutte syndicale nationale, Kais Saïed a évoqué Farhat Hached, qu’il a décrit comme un leader syndical mais aussi, et surtout, comme un combattant pour la libération nationale. Et de citer sa fameuse phrase : «Nous nous opposons à toutes les formes d’oppression et de tyrannie, et nous voulons la liberté pour nous comme pour les autres».
La rencontre avec la Cheffe du gouvernement a aussi porté sur des questions sociales et économiques, ainsi que sur des événements récents que le président a jugés «anormaux» et «planifiés», dans le but d’attiser les tensions et de nuire aux citoyens.