Affaire de complot : des juristes dénoncent un procès inique
Quarante-six professeurs de droit, doyens actuels et anciens des facultés de droit et des instituts supérieurs de sciences juridiques, politiques et de gestion, ont signé une pétition, condamnant fermement le déroulement de l’affaire dite de "complot contre la sûreté de l’État intérieur et extérieur", qualifiant les peines prononcées contre les accusés de "sévères et injustes".
Les signataires dénoncent de "graves atteintes aux garanties d’un procès équitable" et expriment leur soutien aux prévenus, tout en espérant que "la vérité éclatera en appel" et que "la présomption d’innocence sera rétablie".
Pour rappel, la Chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis a condamné, la fin de semaine dernière, 37 accusés à des peines allant de 4 à 66 ans de prison. L’affaire implique 40 personnes, parmi lesquelles des responsables politiques, des avocats et des hommes d’affaires, poursuivis pour des accusations liées notamment au complot contre l’État, à la formation d’un groupement terroriste, et à des actes visant à porter atteinte à la sécurité intérieure.
La pétition, largement relayée sur les réseaux sociaux, énumère de nombreuses irrégularités, telles qu’une instruction partiale, un dépassement des délais de détention préventive, des violations des droits de la défense, l’absence de confrontation entre accusés, des jugements à distance sans présence des prévenus, ainsi qu’un verdict prononcé sans plaidoiries.