Visas étudiants et journalistes : Washington serre la vis
Le gouvernement de Donald Trump a proposé, ce jeudi, de réduire la durée de séjour des étudiants et des journalistes étrangers aux États-Unis, dans le cadre d’un nouvel arsenal de restrictions, visant l’immigration légale.
Selon ce projet, les titulaires d’un visa étudiant ne pourraient plus rester plus de quatre ans sur le territoire américain. Les journalistes étrangers, de leur côté, seraient limités à des séjours de 240 jours, renouvelables pour la même durée, à l’exception des journalistes chinois dont la présence serait restreinte à trois mois.
Jusqu’ici, les visas étudiants couvraient l’intégralité du programme universitaire, et les visas dits de «non-immigrant» (dont font partie ceux des étudiants) pouvaient être délivrés pour une durée maximale de dix ans. La nouvelle proposition a été publiée dans le Federal Register, le journal officiel du gouvernement fédéral, ouvrant une période de consultation publique, avant une éventuelle entrée en vigueur.
«Pendant trop longtemps, les administrations précédentes ont permis aux étudiants étrangers et à d’autres détenteurs de visas de rester aux États-Unis presque indéfiniment, ce qui représente un risque pour la sécurité, un coût considérable pour les contribuables et un désavantage pour les citoyens américains», a justifié le ministère de la Sécurité intérieure.
Pourtant, les chiffres montrent l’importance des étudiants internationaux pour l’économie américaine puisque, selon le département du Commerce, ils ont contribué à hauteur de plus de 50 milliards de dollars en 2023. Durant l’année académique 2023-2024, les États-Unis ont accueilli plus de 1,1 million d’étudiants étrangers; un record mondial. Ces derniers, qui paient généralement la totalité de leurs frais de scolarité, constituent une essentielle source de financement pour les universités.
«Cette règle proposée envoie un message aux talents du monde entier : leurs contributions ne sont pas valorisées aux États-Unis», a déploré Miriam Feldblum, directrice d’un groupe représentant les dirigeants d’établissements d’enseignement supérieur. De son côté, la présidente de l’Alliance des présidents pour l’enseignement supérieur et l’immigration a dénoncé une mesure qui «nuit non seulement aux étudiants internationaux, mais affaiblit aussi la capacité des universités américaines à attirer les meilleurs talents, diminuant ainsi la compétitivité du pays à l’échelle mondiale».
Cette annonce intervient dans un contexte d’intensification des mesures anti-immigration. À la mi-août, le département d’État avait déjà annoncé avoir révoqué 6 000 visas étudiants, depuis janvier. Par ailleurs, près de 55 millions de détenteurs de visas font désormais l’objet de contrôles renforcés.
Avec AFP