Visa diplomatique : Alger riposte à Paris !

L'Algérie a annoncé, ce lundi 19 mai 2025, qu’elle appliquera le principe de réciprocité à la décision de la France de suspendre l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques algériens, prévue par un accord signé en 2013.

Dans un communiqué, le ministère algérien des Affaires étrangères dénonce ce qu’il qualifie de suspension de fait dudit accord par la France, sans que les procédures légales habituelles n’aient été respectées. Selon la même source, l’Algérie prendra toutes les mesures nécessaires en conséquence.

« L’Algérie appliquera strictement le principe de la réciprocité, en réponse au manquement par la partie française à ses engagements »,lit-on dans le communiqué.

Et de préciser qu’aucune notification officielle n’a été envoyée par les canaux diplomatiques, voie unique et légale de communication entre États.

Toujours selon le communiqué, le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger, en l’absence de l’ambassadeur Stéphane Romatet rappelé à Paris pour consultations, a informé les autorités algériennes de n’avoir reçu aucune instruction de Paris sur ce sujet.

Cependant, mercredi 14 mai, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait annoncé sur BFMTV « le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visas », sans préciser la date.

Rappelons que le ton était remonté d'un cran, en avril, entre la France et l'Algérie avec l'annonce de la décision des autorités algériennes d'expulser douze fonctionnaires consulaires français en réponse à l’interpellation en France d’un agent consulaire algérien, accusé d’avoir participé à l’enlèvement d’un influenceur algérien en France.

La France a répliqué en expulsant douze agents algériens et en rappelant pour consultations l’ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet.

Le 11 mai, Alger a notifié Paris de sa décision d’expulser d’autres fonctionnaires français, ce à quoi la France a répondu par l’annonce du renvoi des diplomates sans visa.

(AFP)