Le procureur de la CPI Karim Khan se retire temporairement
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a décidé de se mettre en congé temporairement, alors qu’il fait l’objet d’une enquête pour "faute présumée", a annoncé son bureau ce vendredi 16 mai.
Cette décision intervient dans le cadre d’une procédure en cours menée par des enquêteurs des Nations unies. "Le procureur a fait part de sa décision de prendre congé jusqu’à la fin de la procédure", précise le communiqué du bureau, qui ajoute que les procureurs adjoints assureront la gestion des affaires courantes durant son absence.
Selon plusieurs médias, les accusations viseraient un comportement sexuel inapproprié à l’encontre d’une membre de son personnel. Des allégations que Karim Khan rejette catégoriquement, les qualifiant d’infondées.
L’organe de contrôle indépendant de la CPI avait déjà indiqué en novembre avoir demandé l’ouverture d’une enquête externe sur ces faits présumés, sans en révéler les détails.
Une figure controversée
Britannique, Karim Khan est à la tête du bureau du procureur de la CPI depuis 2021. Il s’est récemment illustré sur la scène internationale en demandant, en mai, l’émission de mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, ainsi que trois hauts responsables du Hamas, pour des crimes présumés commis dans le cadre du conflit à Gaza.
Cette prise de position a suscité des réactions très vives, notamment en Israël et aux États-Unis, deux pays critiques de longue date envers la CPI. L'institution judiciaire internationale, dont le siège est situé à La Haye, enquête sur les crimes les plus graves : génocides, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes d’agression.
Une cour sous pression
La CPI est régulièrement la cible de critiques. Elle ne bénéficie pas du soutien de plusieurs grandes puissances, dont les États-Unis, qui ont même imposé par le passé des sanctions à certains de ses membres.
Le départ temporaire de Karim Khan intervient donc dans un contexte déjà tendu pour l’institution, confrontée à de nombreux défis politiques et juridiques.