Madrid a accordé 46 contrats à des entreprises de défense israéliennes
L'Espagne a accordé 46 contrats d'une valeur de plus d'un milliard d'euros à des entreprises de défense israéliennes depuis le début de la guerre de Gaza, malgré l'engagement du gouvernement de gauche de ne pas commercer d'armes avec Israël, ont indiqué des chercheurs vendredi.
Ces conclusions interviennent après la décision du gouvernement espagnol d'annuler de manière unilatérale un contrat de 6,8 millions d'euros avec l'entreprise israélienne IMI Systems Ltd, qui portait sur la fourniture de munitions à la Guardia Civil (équivalent de la Gendarmerie).
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, l'un des critiques les plus virulents des opérations militaires israéliennes à Gaza, a interrompu les transactions d'armes avec Israël après le début de la guerre qui a suivi l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Mais selon le Centre Delas, un institut basé à Barcelone et spécialisé dans la sécurité et la défense, le gouvernement a accordé 46 contrats d'une valeur de 1.044.558.955 euros à des entreprises israéliennes, sur la base de données publiées sur une plateforme d'appels d'offres publics.
Sur ces 46 contrats, qui comprennent des contrats pour des lance-roquettes et des missiles, dix n'ont pas été officialisés, a déclaré le groupe de réflexion dans un communiqué vendredi, en avant-première d'un rapport à venir.
"Il est clairement démontré que le gouvernement a menti, qu'il n'y a pas eu d'engagement, que c'était de la pure propagande", a déclaré à l'AFP Eduardo Melero, co-auteur du rapport.
Le ministère espagnol de l'Intérieur a déclaré à l'AFP qu'il avait respecté l'engagement de ne pas vendre ou acheter d'armes israéliennes et que le rapport incluait des contrats auxquels le gouvernement a annoncé qu'il mettrait fin.
"Les envois d'équipements destinés à l'autodéfense sont également inclus et ne sont pas considérés comme étant soumis à l'engagement de ne pas signer de contrats d'achat d'armes avec des entreprises israéliennes", a déclaré le ministère.
Selon Melero, des articles tels que le matériel pare-balles sont considérés comme des équipements de défense dans la législation espagnole et leur achat "va clairement à l'encontre de l'engagement".
Le ministère de la Défense n'a pas répondu à une demande de commentaire.
(avec AFP)