Faut-il vraiment redouter le vendredi 13 ?
Ce vendredi est un 13 juin, jour redouté pour certains, qui le fuient comme la peste, il est au contraire considéré comme porte-bonheur par d’autres, notamment ceux qui tentent leur chance au Loto. Mais d’où vient cette réputation si ambivalente ?
Un jour rare mais inévitable
Le calendrier grégorien garantit au moins un vendredi 13 chaque année. Il peut y en avoir jusqu’à trois : cela se produit lorsque le 1er janvier tombe un jeudi (en année non bissextile) ou un dimanche (en année bissextile). En 2025, le vendredi 13 revient au moins une fois.
Ce jour rassemble deux symboles traditionnellement associés à la malchance dans la culture occidentale : le vendredi, et le chiffre 13. Une double peine pour les pessimistes… mais aussi une double occasion d’y voir un signe favorable pour les plus optimistes.
Pourquoi le chiffre 13 fait-il si peur ?
Le rejet du nombre 13 remonte loin. Dans la tradition chrétienne, il évoque la Cène, dernier repas du Christ, où treize personnes sont attablées : Judas, le traître, étant le treizième convive. Ce repas précède la crucifixion de Jésus, survenue un vendredi. Déjà, les signes s’alignent.

Mais la symbolique est plus ancienne encore : dans la mythologie nordique, Loki, dieu de la discorde, s’invite comme treizième convive à un banquet divin, causant la mort du dieu Baldr. Depuis, un repas à treize est considéré comme de mauvais augure.
Cette aversion s’explique aussi par le rôle du chiffre 12, symbole d’équilibre et de perfection : 12 mois, 12 heures de jour, 12 apôtres, 12 travaux d’Hercule… Le 13, en rompant cette harmonie, incarne le désordre. Dans le tarot de Marseille, l’arcane XIII représente d’ailleurs la Mort, tenant une faux.
Et le vendredi dans tout ça ?
Lui aussi est porteur d’ombres dans les traditions judéo-chrétiennes : Jésus aurait été crucifié un vendredi. D’autres récits bibliques associent ce jour à des tragédies : Adam et Ève auraient croqué le fruit défendu un vendredi, Caïn aurait tué Abel ce même jour. Au Moyen-Âge, les vendredis étaient aussi liés à la sorcellerie.

Une date est souvent citée comme le point de départ de la superstition moderne : le vendredi 13 octobre 1307. Ce jour-là, le roi de France Philippe le Bel fait arrêter les Templiers, accusés d’hérésie. Tortures, exécutions… la chute de cet ordre puissant marque les esprits.
Dans la marine aussi, le vendredi 13 était craint : le ministre Colbert, sous Louis XIV, déconseillait de prendre la mer ce jour-là. Et les événements tragiques qui ont eu lieu un vendredi 13 ont renforcé cette peur, comme les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (130 morts), le naufrage du Costa Concordia (13 janvier 2012, 32 morts), ou le crash du vol 571 uruguayen dans les Andes (13 octobre 1972, 17 morts).
Et si le vendredi 13 portait bonheur ?
Mais le vendredi 13 ne fait pas que trembler : certains y voient une opportunité à saisir. Dans la Grèce antique, le vendredi était le jour d’Aphrodite, déesse de l’amour et de la fécondité. De quoi contrebalancer les sombres présages.
En France, cette date est exploitée depuis longtemps par la Française des Jeux : depuis 1991, le Super Loto du vendredi 13 attire des millions de joueurs. Ce jour-là, les participations sont multipliées par trois et les cagnottes grimpent. Ce vendredi 13 juin 2025, la somme en jeu s’élève à 13 millions d’euros.
