La Banque mondiale prévoit 2,6% de croissance, en Tunisie
La Banque mondiale prévoit une accélération de la croissance de l’économie tunisienne à 2,6% en 2025, contre le 1,9 estimé précédemment, tout en anticipant un léger ralentissement à 2,4% sur la période 2026-2027, en raison de conditions de financement strictes, de barrières persistantes à l’accès aux marchés et de l’absence de réformes structurelles.
Dans son rapport, publié ce mardi, sur le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Afghanistan et le Pakistan, la Banque mondiale souligne que la croissance tunisienne en 2025 sera soutenue par la production économique, notamment dans les secteurs de l’huile d’olive et des céréales.
L’institution attribue ses prévisions pour 2026-2027 à plusieurs facteurs, dont les contraintes de financement et les obstacles à l’accès aux marchés.
Le rapport estime, par ailleurs, que le déficit budgétaire atteindra 5,7% du PIB en 2025, sous l’effet du maintien des subventions et de la masse salariale du secteur public, malgré une progression modérée des recettes fiscales.
Légère réduction du déficit budgétaire en 2027
À moyen terme, le déficit devrait reculer légèrement pour atteindre 4,4% du PIB en 2027, grâce à un meilleur contrôle des salaires et des dépenses de subvention.
Le déficit du compte courant est, lui, prévu à 2,7% du PIB en 2025, en raison d’un déficit commercial accru, partiellement compensé par une hausse modérée des recettes du tourisme et la baisse du prix du pétrole brut. Ce déficit pourrait atteindre 3,1% du PIB en 2027, indiquant une détérioration progressive mais maîtrisée des équilibres extérieurs du pays.
Toujours selon la Banque mondiale, les investissements directs étrangers devraient rester stables, tandis que les investissements de portefeuille demeureront faibles et que les pressions sur le financement extérieur persisteront. Face à ces contraintes, la Tunisie pourrait être amenée à recourir à la Banque centrale pour se financer en devises.
Pour la période 2026-2027, les risques pesant sur la croissance restent élevés, en raison des incertitudes du commerce international, du faible financement extérieur et de la poursuite de la sécheresse; autant de facteurs susceptibles de peser sur la croissance et sur les équilibres macroéconomiques.
Le rapport conclut que les perspectives à moyen terme pourraient s’améliorer significativement, si la Tunisie mettait en œuvre un plan de réformes profondes, notamment par la maîtrise des dépenses publiques, la modernisation des entreprises publiques et le renforcement de la concurrence économique.