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Libye: Haftar promet l'impunité à ceux qui se rendent

Le maréchal libyen Khalifa Haftar promet de laisser "rentrer chez eux" les combattants qui se rendront à ses troupes livrant bataille au chef du gouvernement reconnu par la communauté internationale, Fayez al-Sarraj, selon un entretien à l'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche.

"Ceux qui acceptent de hisser le drapeau blanc, de rendre les armes et de rentrer chez eux resteront sains et saufs. Ils ne seront pas poursuivis par l'armée et bénéficieront d'une amnistie", a assuré l'homme fort de l'Est du pays lors d'une interview réalisée à Paris.

"Bien sûr que la solution politique reste l'objectif", a assuré le maréchal, pressé par de nombreux pays, dont la France, de cesser les combats qui font rage aux portes de Tripoli. "Mais, pour revenir à la politique, il faut d'abord en finir avec les milices. Le problème à Tripoli est d'ordre sécuritaire. Tant que des milices et des groupes terroristes y perdurent, il ne peut être résolu (...) La solution est de faire régner la paix et la sécurité à Tripoli, d'y ôter le poids que constituent les milices. Si celles-ci rendent les armes, alors il n'y aura même pas besoin de cessez-le-feu", a-t-il estimé.

"Nous ne voulons pas que cette guerre dure. Nous souhaitons une issue rapide", a-t-il ajouté, affirmant que la tenue d'élections restait son "objectif". "Mais il faut qu'elles soient honnêtes et transparentes".

Qualifiant de "foutaises" les propositions de son ennemi, Fayez al-Sarraj, qui lui demande de retirer ses troupes, Khalifa Haftar a assuré que ses combattants "continuaient d'avancer" vers Tripoli.

Le maréchal a par ailleurs une nouvelle fois réfuté le risque d'une partition du pays, évoqué par l'émissaire de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé. "La partition de la Libye, c'est peut-être ce que nos adversaires veulent. C'est peut-être ce que Ghassan Salamé souhaite aussi. Mais tant que je serai vivant, jamais cela ne se produira."

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire soutenue militairement par l'Occident. Depuis le lancement le 4 avril de l'offensive de Khalifa Haftar contre Tripoli, les combats ont fait au moins 510 morts et près de 2.500 blessés et poussé à la fuite plus de 80.000 personnes, selon des agences de l'ONU.