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Mondial 2022: L'Amérique du Sud reporte les éliminatoires

La levée de boucliers de clubs européens, inquiets du risque de quarantaine infligé à leurs stars sud-américaines au retour de sélection, a poussé la Conmebol à reporter samedi sine die les matches qualificatifs pour le Mondial-2022 prévus fin mars.

"Cette décision est due à l'impossibilité de pouvoir compter dans les temps sur tous les joueurs sud-américains", a déclaré sobrement la Confédération sud-américaine de football dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion avec la Fédération internationale (FIFA).

La Conmebol et les dix associations membres, pour qui la présence des joueurs "européens" est essentielle, ajoute que la FIFA va "étudier une reprogrammation" de ces 5e et 6e journées. "Différentes options seront étudiées dans un avenir proche", est-il écrit.

Les poids lourds européens, notamment parmi les richissimes clubs anglais, avaient publiquement refusé que leurs joueurs sud-américains se rendent disputer ces deux journées de qualifications prévues les 25-26 et 30 mars, alléguant qu'ils auraient à observer une quarantaine à leur retour.

"Cela n'a pas de sens si les joueurs partent avec leur équipe nationale et doivent ensuite s'isoler pendant dix jours à leur retour", avait dit l'entraîneur espagnol Pep Guardiola, à la tête de Manchester City qui domine la Premier league.

"Ils ne partiront pas. C'est certain", a-t-il asséné, à moins que les internationaux concernés ne soient dispensés de cette quarantaine qui les priverait notamment des quarts de finale aller de la Ligue des champions (6-7 avril).

"S'ils peuvent décoller, jouer avec l'équipe nationale et revenir directement à l'entraînement, alors ils pourront partir", a ajouté Guardiola.

L'entraîneur de Liverpool Jürgen Klopp avait également jugé que "les clubs paient les joueurs, ce qui signifie que nous devons être prioritaires". "On ne peut pas rendre tout le monde heureux à cette période de notre vie", a déclaré l'Allemand cette semaine.

- "Equitable" -

Du côté du Paris SG, vice-champion d'Europe en titre, l'entraîneur argentin Mauricio Pochettino s'est montré plus mesuré en appelant de ses voeux à "une solution juste et équitable pour tous".

"Il faut trouver la meilleure solution pour que les compétitions restent les plus justes possible et pour que les joueurs reçoivent un traitement égal, qu'importe le pays où ils joueront", avait-il poursuivi.

"En cette période de pandémie, c'est un élément déterminant qui va avoir un impact sur les résultats. C'est aussi une fenêtre internationale importante, avec des matches décisifs pour la qualification pour le Mondial-2022", a-t-il déclaré.

Ses cadres Neymar et Marquinhos (Brésil), ainsi qu'Angel di Maria et Leandro Paredes (Argentine), devaient croiser le fer durant la 6e journée pour le clasico sud-américain, le 30 mars à Rio de Janeiro.

Le président de la FIFA Gianni Infantino avait également cherché à temporiser, indiquant vendredi que l'instance avait "déjà modifié temporairement ses règles pour tenir compte de la pandémie".

Depuis août dernier, elle permet en effet aux clubs de conserver leurs internationaux si "une quarantaine d'au moins cinq jours est obligatoire" à leur retour.

Il a néanmoins souligné l'importance du football de sélections, "la seule source de revenus pour la grande majorité des pays dans le monde", même si ce n'est pas le cas en Europe où les clubs dominent.

Dans un calendrier déjà surchargé, reste à la FIFA de trouver la solution qui sera acceptable à leurs yeux.

(AFP)