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 La France veut contrôler les migrants dans l'espace Schengen

La France souhaite un espace Schengen "plus efficace" contre les migrants illégaux, avec des contrôles à l'extérieur de la zone mais aussi dans les zones frontalières entre Etats-membres, a expliqué l'Elysée, avant un conseil des ministres européens sur le sujet les 9 et 10 décembre.

"Nous voulons remédier aux manquements aux dispositifs de contrôle des frontières extérieures autour de l'espace Schengen mais aussi maintenir la possibilité d'avoir des contrôles intérieurs, comprenant les zones frontalières, c'est-à-dire à quelques kilomètres de la frontière" entre Etats-membres, a précisé un conseiller de la présidence française, en marge d'une visite d'Emmanuel Macron à Zagreb.

Par exemple, un migrant illégal interpellé en France à plusieurs kilomètres de la frontière avec l'Italie ou l'Espagne pourrait être refoulé par les forces de l'ordre françaises sans besoin d'autre procédure.

"Actuellement on ne pouvait pas prononcer des non-admissions dans les zones frontalières", a souligné l'Elysée au lendemain du naufrage dans la Manche d'une embarcation de migrants qui a fait 27 morts.

La France veut aussi que soit élargie et confirmée la possibilité de mettre en place ces contrôles intérieurs pour motif de lutte contre les mouvements migratoires secondaires.

Cette possibilité existe déjà, pour des périodes temporaire de 6 mois maximum, renouvelables, mais seulement en cas de "sérieuse menace aux politiques publiques ou à la sécurité intérieure". Ce qui peut couvrir les raisons sanitaires, de menace terroriste ou de mouvement migratoire secondaire exceptionnel

Emmanuel Macron a aussi demandé, lors d'une conférence de presse à Zagreb, une "gouvernance plus politique" de l'espace Schengen, c'est-à-dire au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement ou des ministres. 

Il a aussi répété que la France soutenait l'entrée de la Croatie dans cet espace, car ce pays "a démontré la solidité de son dispositif", notamment pour la lutte contre les réseaux de passeurs. "Cette adhésion rendra plus efficace le fonctionnement de Schengen", a ajouté le chef de l'Etat, citant l'interopérabilité des systèmes d'information des pays membres, autre revendication française.

Cette entrée "s’inscrit dans la réforme de Schengen, qui a pour objectif rendre cet espace plus efficace", a conclu le président.

AFP