languageالعربية

Cyberattaque contre l’Iran : Téhéran accuse les USA et Israël

Un haut responsable iranien a évoqué l'implication probable des Etats-Unis et d'Israël dans la cyberattaque sans précédent, qui perturbe depuis cinq jours le système de distribution de carburant en Iran.

L'attaque menée mardi ressemble "techniquement" à deux incidents similaires dont les auteurs "étaient sans conteste nos ennemis, à savoir les Etats-Unis et le régime sioniste", a déclaré samedi soir à la télévision d’Etat le chef de la Défense civile, le général des Gardiens de la révolution, Gholamréza Jalali.

"Nous avons analysé deux incidents, l'accident ferroviaire et celui du port Shahid Rajaei, et nous avons constaté qu'ils étaient similaires en termes de modèle d'attaque", a affirmé le général.

En juillet, une "cyberperturbation" avait rendu inaccessible le portail internet du système ferroviaire du pays, selon les autorités et créé un "chaos sans précédent" selon l'agence conservatrice de presse Fars.

En mai 2020, le Washington Post avait fait état d'une cyberattaque israélienne contre le port iranien de Shahid Rajaei, situé sur le détroit d'Ormuz, voie de passage stratégique où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.

L'incident de mardi a fait réagir les plus hautes autorités iraniennes et entraîné des embouteillages dans des principales artères de la capitale de Téhéran, où le trafic était perturbé en raison de longues files devant des stations-service.

Après l'attaque, les techniciens du ministère iranien du Pétrole ont été déployés pour déconnecter le système informatique des stations-service, afin de distribuer le carburant manuellement, selon les autorités.

Le président Ebrahim Raïssi a accusé mercredi les auteurs de chercher à monter la population contre les dirigeants iraniens.

Environ 3.200 stations-service du pays (sur les 4.300) sont de nouveau connectées au système central de distribution de carburant, selon le communiqué de la Société nationale de distribution des produits pétroliers, cité dimanche par l'agence officielle Irna.

Des autres stations fournissent de l'essence, mais au tarif non subventionné, dit "tarif libre", soit deux fois plus cher que l'essence subventionnée, dont le litre coûte environ 0,05 euro, ajoute la même source.

Dans un pays où l'essence coule à flot à un prix défiant toute concurrence, tous les automobilistes qui veulent acheter du carburant doivent se procurer une carte numérique délivrée par les autorités. Elle permet de bénéficier d'un montant mensuel d'essence à un tarif subventionné et, une fois le quota utilisé, d'acheter de l'essence au "tarif libre", plus cher.

Depuis 2010, lorsque le virus Stuxnet avait frappé le programme nucléaire iranien, l'Iran d'un côté, Israël et les Etats-Unis de l'autre, s'accusent régulièrement de cyberattaques.

(AFP)