languageالعربية

France: Rachida Dati inculpée pour ''corruption passive''

L'ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a été inculpée pour "corruption passive" et "recel d'abus de pouvoir" dans l'enquête sur ses prestations de conseil auprès de l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, alors qu'elle était députée européenne, a indiqué, mardi, le parquet national financier.

L'actuelle maire LR (Les Républicains, droite) du VIIe arrondissement de Paris avait initialement échappé à ces poursuites en novembre, à l'issue d'un premier interrogatoire de 16 heures des juges d'instruction qui l'avaient alors placée sous le statut intermédiaire de témoin assisté.

Neuf mois plus tard, Dati a finalement été reconvoquée pour une journée d'interrogatoire et mise en examen.

Assurant que "tout a toujours été déclaré et contrôlé" lorsqu'elle était eurodéputée, Rachida Dati a réagi à cette inculpation, soutenant avoir "apporté toutes les preuves de (son) travail" pour l'alliance Renault-Nissan.

"La justice devient instrumentalisée pour un combat politique inavoué", a-t-elle affirmé, laissant entendre qu'il s'agissait de l'empêcher de participer à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2022.

Selon une source proche du dossier, l'ex-ministre, qui nie toute irrégularité, aurait touché 900.000 euros d'honoraires en tant qu'avocate entre 2010 et 2012 alors qu'elle était à l'époque aussi députée européenne.

La justice cherche notamment à savoir si les revenus de Dati correspondent à des activités déterminées ou s'il s'agissait d'un emploi de complaisance ayant pu masquer des activités de lobbying, interdites pour les eurodéputés.

Selon la convention d'honoraires de la maire LR, dévoilée par le quotidien Le Monde, cette dernière s'engageait auprès de Ghosn à "l'assister dans la détermination de la conduite de la politique d'extension internationale" du groupe, "notamment dans les pays du Moyen-Orient et du Maghreb". Elle demandait une stricte confidentialité sur cette collaboration.

(AFP)