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Tariq Ramadan visé par une nouvelle plainte pour viol en réunion

L'islamologue suisse Tariq Ramadan, déjà mis en examen pour deux viols, est visé par une nouvelle plainte en France, pour un viol en réunion en 2014, ce qui pourrait entraîner d'autres poursuites et menacer sa liberté retrouvée après des mois de prison.

Cette nouvelle procédure a conduit le parquet de Paris à délivrer le 26 juillet un réquisitoire supplétif dans l'enquête visant l'intellectuel musulman pour "viol en réunion" et "menaces ou actes d'intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter", a-t-on appris dimanche de source judiciaire, confirmant des informations du Journal du dimanche (JDD) et d'Europe 1.

Il revient désormais aux juges d'instruction en charge de l'enquête de prononcer ou non une nouvelle mise en examen pour ces faits, et éventuellement de demander à un juge des libertés et de la détention (JLD) la révocation de son contrôle judiciaire, ordonné en novembre après quasi dix mois en prison.

L'avocat de M. Ramadan, Me Emmanuel Marsigny, a confirmé dimanche à l'AFP l'existence de cette plainte, en se refusant à tout commentaire.

Selon le JDD et Europe 1, cette plainte a été déposée fin mai par "une femme, aujourd'hui âgée d'une cinquantaine d'années, qui travaillait alors comme journaliste radio". Elle accuse l'intellectuel musulman de viol en réunion avec "une personne de son staff" lors d'une rencontre pour une interview réalisée le 23 mai 2014 dans la chambre d'hôtel de M. Ramadan, au Sofitel de Lyon.

"C'est allé très vite, c'était d'une violence inouïe", a déclaré à la justice la plaignante, selon des propos cités par le JDD et Europe 1, racontant avoir été violée plusieurs fois par les deux hommes. Alors qu'elle avait menacé M. Ramadan de porter plainte avant de quitter la chambre d'hôtel, ce dernier lui aurait répondu: "tu ne sais pas à quel point je suis puissant".

Selon la plainte, la femme aurait par ailleurs été contactée par M. Ramadan sur l'application Messenger le 28 janvier 2019 - soit deux mois après être sorti de prison - affirmant qu'il voulait lui faire une "proposition", "sur le plan professionnel", message auquel elle n'aurait pas répondu.