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Macron ouvre en partie les archives de la guerre d'Algérie

Le président français Emmanuel Macron va ouvrir les archives de la guerre d'Algérie sur les milliers de disparus français et algériens, et lance un appel aux témoins qui détiendraient des archives chez eux.

En reconnaissant la responsabilité de la France dans la mort en 1957 du militant communiste Maurice Audin sous la torture, le chef de l'Etat a également annoncé, au nom du "devoir de vérité", une "dérogation générale" sur ces archives. Toutes les archives de l'Etat deviendront accessibles à tous, aux historiens comme aux familles, du moins pour ce qui concerne les disparus. 

Un arrêté ministériel définira le périmètre concerné car il ne s'agira pas d'une dérogation sur la totalité des archives de la guerre, dont beaucoup d'acteurs, civils ou militaires, sont encore vivants, souligne l'Elysée.

Emmanuel Macron lance aussi un appel à témoignages "car beaucoup de témoins, soldats ou civils, ont gardé chez eux des documents, de peur d'être accusés de déloyauté ou d'être poursuivis", même s'ils sont couverts par une amnistie. 

Mais "dans la complexité de ce conflit, le moindre document a un intérêt historique", relève l'Elysée.

"Pour Maurice Audin, il faudra qu'on puisse entrer dans les détails de l'histoire, savoir ce qui s'est vraiment passé. L'espérance est que peut-être, par un document, quelque part, on trouvera qui était la personne en charge" au moment de sa mort, explique la présidence.

Cette initiative permettra aussi à la France de demander aux autorités algériennes d'ouvrir à leur tour leurs archives, une question qu'Emmanuel Macron a déjà abordée avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, jusqu'ici sans succès. 

Quant à l'ouverture totale des archives de la guerre d'Algérie, dont celles couvertes par le secret défense, la question pourra se poser, mais plus tard. 

Autre dossier lié à la guerre, le gouvernement va par ailleurs annoncer prochainement des mesures sur l'indemnisation des harkis et continuer à demander pour eux un droit au retour en Algérie.