L’Espagne interdit l’entrée de deux ministres israéliens
L’Espagne a annoncé, ce mardi, qu’elle interdirait l’accès à son territoire à deux ministres israéliens d’extrême droite, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich. Ils ont été ajoutés «à la liste officielle des personnes sanctionnées» et ne pourront plus se rendre en Espagne, a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
Cette décision intervient au lendemain de l’annonce par Israël d’une mesure identique visant deux ministres espagnoles, dans un contexte de fortes tensions diplomatiques entre les deux pays. Madrid a, par ailleurs, rappelé pour consultations son ambassadrice en Israël.
José Manuel Albares a précisé que cette «liste ouverte» pourrait s’allonger, rappelant qu’elle inclut déjà «13 colons violents m». L’Espagne entend y inscrire toute personne qu’elle juge susceptible de «faire obstacle à la paix».
Ces sanctions s’inscrivent dans le sillage des déclarations du Premier ministre, Pedro Sánchez, qui a annoncé, hier lundi, plusieurs mesures pour «mettre fin au génocide à Gaza» : embargo sur les ventes d’armes à Israël, interdiction du survol de l’espace aérien espagnol par des avions transportant du matériel militaire, et refus d’accoster aux navires livrant du carburant à l’armée israélienne. Sánchez avait également évoqué la possibilité d’élargir l’interdiction d’entrée à d’autres responsables israéliens.
Israël a réagi avec virulence, dénonçant une «campagne anti-israélienne et antisémite» menée par Madrid. Les relations bilatérales sont déjà fortement dégradées, puisque depuis mai 2024, Israël n’a plus d’ambassadeur en Espagne, après la reconnaissance officielle par Madrid de l’État de Palestine.
Les Pays-Bas et la Slovénie, au sein de l’Union européenne, ainsi que l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et la Norvège avaient déjà pris des mesures similaires à l’encontre de Ben-Gvir et Smotrich, deux figures clés du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Avec AFP