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Affaire Meriem Bribri : La défense interjette appel et dénonce...

Me Noomen Mzayed, avocat de la militante des droits humains Meriem Bribri, a interjeté appel, mardi, contre la condamnation de sa cliente à quatre mois de prison ferme et 500 dinars d'amende.
Il a expliqué, lors d'une conférence de presse organisée vendredi par l'association "Lina Ben Mhenni" et la campagne "Manich Msameh", que le plaignant est le Secrétaire générale du Syndicat de la sécurité intérieure de Sfax, notant que la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme avait déjà porté plainte contre lui en février 2021 pour insulte et diffamation du président de la section de la Ligue à Sfax et pour avoir qualifié tous les défenseurs des droits humains d'athées et d'apostats.
Me Mzayed a dénoncé " une justice à géométrie variable " qui " n'a pas bougé pour la plainte contre le syndicaliste sécuritaire alors que le verdict du procès de Meriem Bribri est très vite tombé ".
Il a souligné que " de nombreuses irrégularités marquent cette affaire, dont notamment le procès verbal élaboré après l'interrogatoire de Bribri qui laisse penser à des soupçons de fraude".
Et de poursuivre : " Il s'est avéré qu'il y a une volonté de la part des syndicats de sécurité et du ministère public d'invoquer l'article 86 du code des communications, sans recourir au décret 115, alors que la défense a présenté les preuves que Bribri est une bloggeuse et doit de ce fait être entendue sur la base du décret 115", qui est le texte juridique relatif à la liberté de la presse, de l'impression et de l'édition.
" Le combat de Meriem Bribri est aujourd'hui le combat de tous les juristes et journalistes ", a-t-il affirmé, considérant que les syndicats de sécurité sont devenus un " Etat dans l'Etat " et que le pouvoir judiciaire " est en partie toujours conservateur, non-innovant et parfois soumis à la pression et au chantage des syndicats de sécurité ".
Pour sa part, la militante de la société civile Meriem Bribri a déclaré être " jugée aujourd'hui pour avoir republié la vidéo de l'agression d'un citoyen à Nabeul et dénoncé cet incident sur les réseaux sociaux ", soulignant que le syndicat de la sécurité intérieure de Sfax a déposé la plainte contre elle " alors qu'il n'a rien à voir avec la vidéo publiée ".
Elle a estimé que son procès s'inscrit dans le cadre des " restrictions sur la liberté d'opinion et d'expression garanties par la Constitution et des pressions exercées sur les défenseurs des droits de l'Homme ".
Ont également participé à cette conférence de presse le président du Syndicat national des journalistes tunisiens et un représentant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux.
Le Tribunal de première instance de Sfax a condamné mardi la militante des droits humains Meriem Bribri à une peine de 4 mois de prison et à une amende de 500 dinars, pour " offense à autrui via les réseaux sociaux ".
Le Secrétaire général du Syndicat régional des forces de sécurité intérieure de Sfax avait porté plainte contre Bribri, l'accusant de " porter atteinte à l'honneur et à la réputation des forces de sécurité " suite à un post Facebook commentant la vidéo de l'agression d'un civil à Nabeul par un agent des forces de l'ordre.

TAP