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L'ONU s'inquiète des ''exactions policières'' en Tunisie

L'ONU a fait part, hier lundi, de son inquiétude face à la multiplication des violences policières en Tunisie et pressé les autorités de lancer des enquêtes et sanctionner les auteurs de ces exactions.

Parmi ces violations, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) en Tunisie cite, dans un communiqué, la mort le 8 juin d'un jeune homme dans des circonstances encore non élucidées, à la suite de son arrestation par la police dans le quartier populaire de Sidi Hassine à Tunis.

Cette mort suspecte a été suivie par des troubles dans ce même quartier et dans la foulée, "des vidéos troublantes ont circulé sur les réseaux sociaux le 9 juin montrant des membres des forces de sécurité intérieure, dont l’un est cagoulé et équipé d’un fusil automatique, en plein jour, dans la rue et devant témoins, qui semblent être en train de déshabiller de force et molester un jeune homme mineur à terre", précise l'ONU.

"Ces violations graves et répétées, depuis le début de l’année, révèlent des dysfonctionnements continus au sein des services de sécurité intérieure dont la résolution exige une volonté infaillible, tant des pouvoirs, exécutif que judiciaire", estime l'ONU.

Le Haut-Commissariat exhorte les autorités à "initier sans délai des enquêtes administratives et judiciaires transparentes, indépendantes et promptes pour chacune de ces allégations" ajoute le texte.

Pour l'ONU, "la sanction effective des responsables de ces violations marquera la fin de l’impunité des personnes dépositaires de la force publique qui pensent pouvoir s’absoudre du respect de la loi tunisienne et de l’Etat de droit".

En Tunisie, plus de dix ans après la fin du régime de Zine el Abidine Ben Ali, les forces de sécurité ne jouissent plus d'un pouvoir discrétionnaire, mais n'ont été que peu réformées depuis. Leurs abus sont rarement l'objet de poursuites judiciaires.

La Commission suprême des droits de l'Homme, instance constitutionnelle indépendante en Tunisie, a averti, jeudi dernier, que de telles exactions risquaient de miner "la confiance dans l'Etat et ses institutions".

(AFP)