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ALECA: Le barreau veut un délai de grâce

"Les avocats tunisiens refusent l’Accord de libre-échange complet et approfondi avec l’Union Européenne (Aleca), compte tenu de ses lourdes conséquences sur plusieurs secteurs" a déclaré, ce samedi 26 janvier 2019, le bâtonnier des avocats, Ameur Mehrzi.

Les avocats, a-t-il ajouté, demandent de retarder la signature de l’accord ainsi que son entrée en vigueur pour l’examiner en profondeur et se donner le temps nécessaire de réhabiliter le secteur des services, le barreau en particulier. Le bâtonnier des avocats estime, à ce propos, que la réhabilitation du barreau aurait besoin d’une période de 10 ans au minimum pour être prêt pour la compétitivité européenne.

S’exprimant en marge de l’ouverture des travaux de la conférence scientifique sur " les défis de l’avocat tunisien face à l’Aleca ", organisée par l’ordre national des Avocats, du 25 au 27 janvier à Hammamet, Mehrzi a soutenu que le refus par les avocats tunisiens de cet accord est justifié par des causes objectives et concrètes. Parmi lesquelles figure l’incapacité, pour plusieurs secteurs et services, dont le secteur des avocats, de faire face à la compétitivité imposée par l'UE. 

De plus, a-t-il fait observer, l’Etat n'a rien proposé pour la formation des avocats de manière à les habiliter à rivaliser avec le niveau des services juridiques au sein de l’UE.

Il a appelé le gouvernement à ouvrir un débat "sérieux" avec toutes les parties concernées par l'accord et à assumer, pleinement, ses responsabilités dans la mise à niveau des différentes composantes du secteur judiciaire.

Le bâtonnier a également appelé à la nécessité d'énoncer, dans le texte de l'accord, le principe de l'égalité et de la réciprocité entre les avocats tunisiens et Européens. Ce qui revient à dire que l'avocat tunisien pourra, en vertu de l'accord, ouvrir son cabinet en Europe au même titre que l'avocat européen qui envisage de l'établir en Tunisie.

Ameur Mehrzi a, par ailleurs, écarté la signature imminente par la Tunisie de cet accord au regard du refus catégorique affiché par plusieurs secteurs d'activité et membres de la société civile.