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Une large campagne de soutien au journaliste Noureddine Boutar

 

La création d'un comité de soutien au journaliste et directeur général de Radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, a été annoncée, lors d'une conférence de presse, tenue ce mardi 2 mai 2023, au siège du syndicat des journalistes tunisiens.

Ce comité de soutien à Noureddine Boutar, arrêté depuis maintenant 79 jours, se compose d'organisations et de personnalités publiques.

 

SNJT : ''L’affaire Boutar'' est un procès d’opinion

 

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens, Yassine Jelassi, a indiqué, lors d’une conférence de presse en soutien au journaliste et directeur général de Mosaïque FM, Noureddine Boutar, que le SNJT est aujourd’hui certain que Boutar a été arrêté, sur fond de la ligne éditoriale de la radio.

Il a ajouté qu’il n’y a eu aucun développement significatif, depuis le mandat de dépôt émis à l’encontre de Noureddine Boutar. "La justice n’a pas, jusqu’à maintenant, présenté de preuves  ni d’indices justifiant son arrestation  (…) Même lors de l’audition, toutes les questions ont eu pour objet la ligne éditoriale et le fonctionnement de Mosaïque FM", a-t-il souligné.

"Il est clair aujourd’hui qu’on est devant un procès d’opinion qui intervient au moment où de nombreux journalistes, blogueurs, avocats et même des politiques font l’objet de poursuites judiciaires engagées par le pouvoir exécutif, plus précisément par la ministre de la Justice (…) Tous ces dépassements sont couverts par le président de la République", a-t-il encore dit.


Les directeurs de journaux solidaires avec Noureddine Boutar

Taïeb Zahar, président de Fédération tunisienne des directeurs de journaux, a indiqué, lors de la même conférence, que la liberté de presse qui constitue le seul acquis de la révolution, est plus que jamais menacée, dénonçant une volonté de mettre les médias à genoux.

"Le décret 54 a compliqué davantage la situation du secteur, en devenant une épée de Damoclès, suspendue sur la tête des journalistes et les médias", a-t-il souligné.

Il a, aussi, ajouté que la Fédération tunisienne des directeurs de journaux a exprimé sa solidarité avec Noureddine Boutar qui a été arrêté, sur fond de la ligne éditoriale de Mosaïque FM.


L'Association tunisienne de Défense des libertés individuelles : L'affaire Boutar est une affaire de liberté d'expression

Wahid Ferchichi, professeur de Droit à l'Université de Carthage et membre de l'association tunisienne de Défense des libertés individuelles a affirmé dans une déclaration accordée à Mosaique FM, ce mardi 2 mai, que le dossier Boutar est une affaire symbolique de la liberté d'expression et de presse en Tunisie.

"En effet,  la Tunisie connaît actuellement des atteintes aux journalistes, dont Noureddine Boutar, directeur général de Mosaïque FM, symbolise la liberté de presse", a-t-il dit.

Le professeur de droit a aussi indiqué que la situation  de la liberté d'expression est devenue déplorable, notamment après l'activation des décrets 54, 115 et 116.

Il a, par ailleurs, appelé à la persévérance et au soutien mutuel entre les différents secteurs, pour faire face à cette crise des libertés.

La Fédération des médias auprès de l’UGTT: 'Le pouvoir a choisi de réprimer les médias''

Mohamed Saïdi, secrétaire général de la Fédération des médias auprès de l’UGTT, a indiqué, lors de la conférence de presse, tenue en soutien au journaliste et directeur de Mosaïque FM, Noureddine Boutar, que le pouvoir actuel a choisi de réprimer les médias, la liberté d’expression et le travail syndical.
 
"Il a pris la voie de la dictature et de la répression. En atteste l’interpellation de Noureddine Boutar qui a été arrêté, en raison de la ligne éditoriale de Mosaïque FM", a-t-il souligné.


"L’arrestation de Boutar s’inscrit dans le cadre des pressions exercées sur la radio pour adopter une ligne éditoriale favorable au pouvoir (…) Ce dossier est vide et les composantes de la société ne resteront pas les bras croisés, face à cette situation (…) Nous continuerons de militer pour la liberté d’expression et pour instaurer la justice", a-t-il dit.