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Basti: Béchir Akermi couvrait le terrorisme

Me Anouar Basti, membre du Comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a assuré lors de son passage dans Midi Show, ce jeudi, que la décision de traduire le magistrat Béchir Akermi devant la justice a été prise le 13 juillet, après la conférence de presse organisée par le comité au mois de juin dernier. 

"Nous avons présenté avec des preuves qu’il dissimulait des dossiers qui concernent les assassinats politiques". 
 

Basti a expliqué que les éléments du dossier de Akermi examinés par le Conseil de discipline étaient de nature criminelle. "Le Conseil a reconnu que les faits commis par le juge étaient de nature criminelle et qui concernent son activité en tant qu’ancien procureur de la République au Pôle de lutte contre le terrorisme. Ils sont donc liés aussi au terrorisme", a-t-il estimé.

L’avocat a assuré que le dossier n’a pas été transféré au procureur de la République car il y a des mesures exceptionnelles. "Il est encore détenu par la direction de la justice. Tout crime terroriste dans tous les gouvernorats de la République était examiné par Béchir Akermi. Il s’agit d’un homme dangereux car il agissait sans contrôle et il a protégé des terroristes comme ceux qui appartiennent à l’appareil secret, en lien avec l’assassinat du martyr Chokri Belaïd et la chambre noir. La preuve est sa protection de Mustapha Khedher, un des membres de l’appareil secret, accusé dans l’affaire du martyr Mohamed Brahmi".

Il a ajouté que son sentiment de puissance l’a poussé à commettre des crimes. "Nous réclamons donc l’accélération du transfert de son dossier devant la justice, accompagné d’une décision de levée de son immunité". 

Par ailleurs, l’avocat a commenté la présidence du chef de l’Etat du ministère public. Il a expliqué qu’il est présidé par un secrétaire d’Etat de la justice et ceci ne veut en aucun cas dire qu’il interviendra dans sa mission qui consiste à faire bouger les dossiers et l’ouverture des instructions. 

Il a dévoilé qu’au mois de février 2021, l’ancien ministre de la Justice a transféré le dossier de Béchir Akermi devant le Conseil de discipline  mais il a été démis de ses fonctions en l’espace d’une heure. Par la suite, la ministre la ministre limogée le 26 juillet a réclamé la restitution du dossier mais le conseil a refusé. "Elle a donc bloqué le transfert de deux plaintes importantes. C’est-à-dire, elle a couvert des crimes", selon lui. 

L'invité de Midi Show a fait savoir  qu’il a été prouvé que l’appareil secret d’Ennahdha, présidé par Rached Ghannouchi, président du Parlement tunisien espionnait des cadres sécuritaires et militaires et des délégations diplomatiques. "Il s’agit d’une infraction qui ne respecte pas les constitutions et les traditions. Nous avons documenté ceci dans une lettre envoyée aux parlements de 140 pays et à des institutions législatives internationales". 
 

Basti a insisté sur le fait que Rached Ghannouchi est suspecté de blanchiment d’argent dans le financement de l’appareil secret. Il a appelé à l’accélération de l’examen de la deuxième partie du dossier de l’appareil secret divisée en deux affaires et qui ont été récupérés du Tribunal de Tunis de peur qu’elles ne tombent dans les mains de Béchir Akermi. "Mais jusqu’à cette heure, le juge d’instruction n’a fait que quelques auditions alors qu’il y a une dizaine d’accusés dans cette affaire. Ceci prouve qu’il y a encore des pressions, car le fait de ne pas trancher dans un tel dossier sème le doute", a-t-il conclu.