languageالعربية

Med Ali Souissi: L'Etat ne peut dépendre de Facebook pour communiquer

Une panne généralisée a affecté les sites web de Meta, hier mardi, laissant les utilisateurs de Facebook et d'Instagram dans l'impossibilité d'accéder à leurs comptes.

Environ deux heures après les premiers rapports sur le problème, la société a annoncé que ses plateformes étaient de nouveau opérationnelles.

A ce propos, Mohamed Ali Souissi, journaliste spécialisé dans les TIC et la communication numérique, a déclaré à Midi Show, ce mercredi 6 mars 2024, que la perturbation globale a été causée par des "mises à jour" que META a voulu effectuer, comme l'exige la loi sur les marchés numériques (DMA) de l'Union européenne.

Il a ajouté que Meta subissait des pressions juridiques, depuis un certain temps, après que l'Union européenne a ratifié la loi en vigueur, qui impose de nombreuses restrictions aux plateformes numériques, ce qui a poussé Meta à adopter des "amendements", afin de se conformer à cette loi.

"Meta a ainsi procédé à plusieurs changements pour interconnecter toutes ses plateformes, de sorte que la perturbation les a toutes affectées", a expliqué Mohamed Ali Souissi, appelant la Tunisie à recouvrer sa souveraineté, en matière de communication politique avec les citoyens.

Et de préciser : "Nous avons affaire à des plateformes étrangères sur lesquelles nous n'avons aucune influence ou autorité. Par cette perturbation qui n'a pas excédé 45 minutes en Tunisie,  nous nous sommes retrouvés complètement isolés de nos institutions".

Il s'est, dans ce sens, demandé ce qu'on aurait fait, si la Présidence de la République, par exemple, avait eu, pendant ce laps de temps, un message important à faire parvenir aux citoyens. "Ou pire, comment aurait-on agi si cette perturbation avait duré quatre heures, comme ce fut le cas le 4 octobre 2021 ?", a-t-il ajouté, avant de lancer : "Je n'ai pas vu de fonctionnaires ou de présidents dans d'autres pays utiliser Facebook exclusivement, pour communiquer avec la population. La Tunisie est une exception".

Mohammd Ali Souissi a, par ailleurs, prévenu quant à la nécessité de changer son mot de passe, après un tel dysfonctionnement, qui de tels dysfonctionnements augmente les risques de "piratage", car cette perturbation concernait aussi la fonction de "seconde vérification", qui se fait par l'envoi d'un "code de vérification" via le téléphone portable de l'utilisateur. "Heureusement, aucun incident de ce type n'a été signalé, jusqu'à présent, mais en tout cas, la prudence doit rester de mise", a-t-il conclu.