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Chettaoui: J’ai été menacée à cause du dossier d’envoi des jeunes

L'ancienne présidente de la Commission d’enquête sur les réseaux d’envoi de jeunes vers les zones de conflits au Parlement 2014-2019, Leïla Chettaoui, a expliqué, ce mercredi 14 septembre 2022, lors de son passage dans Midi Show, que ce dossier touche la sécurité nationale, surtout qu’un grand nombre de jeunes envoyés vers les zones de conflits, sont rentrés en Tunisie et représentent un réel danger pour le pays.

Elle a notamment déclaré : «Nous avons été perturbés et par le Mouvement Ennahdha et par d’autres qui ont essayé aussi de nous intimider, durant notre travail sur le dossier. J’ai été personnellement harcelée ainsi que des membres de ma famille, à plusieurs reprises», a-t-elle confié.

Chettaoui a déploré le fait que cette commission n’ait pas réussi à achever sa mission, surtout que le dossier ainsi que d’autres étaient exposés. Il s’agit de dossiers qui concernent un millier de jeunes Tunisiens, dont certains ont réussi à rentrer, alors que d’autres sont en prison. Un troisième groupe n’est pas tellement loin de la Tunisie, puisqu’il se trouve en Algérie, a-t-elle assuré.
Elle a continué en disant qu’il y a d'anciens responsables dans l’Etat, issus du mouvement Ennahdha, avec d’autres dirigeants de partis suspectés d’implication dans cette affaire.

"Il y a aussi des associations soutenues par des États et des parties étrangères impliquées dans les campagnes d’envoi des jeunes vers la Syrie et l’Irak… Les dossiers représentent une affaire d’Etat par excellence. Il n’est pas facile qu'un grand nombre de jeunes quittent le pays, sans que les appareils de l’Etat ne s'en rendent compte. A l’époque, des dirigeants d’Ennahdha étaient à la tête de ministères sensibles de l’Etat. Des députés au sein de la commission ont bloqué l’avancement de ses travaux", a encore révélé Chettaoui.

L’ancienne présidente de cette commission a fait savoir que durant la dernière réunion qui s'est tenue en présence de membres de la Commission d’analyses financières de la Banque centrale, seule Rim Majdoub, de Afek Tounès, était présente parmi les députés d’Ennahdha. "D'ailleurs, ils l'ont poussée à quitter la réunion", a dit l'invitée de Midi Show.

Concernant les sources de financement, elle a déclaré que des associations, des parties étrangères et des sociétés étaient les bailleurs de fonds. "Syfax airlines devait être une société régionale et pas nationale pour devenir par la suite une concurrente de la compagnie Tunisair. Mohamed Frikha a obtenu un crédit de huit milliards de dinars de la Banque nationale agricole pour acquérir, entre autres, l’avion de Sakhr Materi, saisi en 2012", a-t-elle encore ajouté.