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Fathi Jarray : L’impunité est la cause de la persistance de la torture

Fathi Jarray, président l’Instance nationale pour la prévention de la torture, a évoqué, dans Midi Show de ce lundi, les récentes données sur la torture en Tunisie et les moyens de contrer ce fléau, dans "la nouvelle République".

Il a assuré que l'impunité est derrière la poursuite de la torture dans le pays et que l'appareil sécuritaire n'a pas été libéré de l'ancienne mentalité et n'a pas évolué, vers une véritable sécurité républicaine.

Fathi Jarray a, également, déclaré que la revendication de base est de respecter les garanties fondamentales inscrites dans les lois et les traités, clairement définis.

"Quand on visite les postes de police et qu'on observe les procès-verbaux, on découvre une violation claire de ces garanties fondamentales, à savoir la présence d'un avocat avec la personne placée en garde à vue ou lorsqu'il s'agit de soumettre le détenu à un examen médical", a-t-il précisé.

Dans le même sens, l'invité de Midi Show a fait savoir que des agressions contre les détenus et les prisonniers et leur placement en isolement, dans des conditions très dures, sont enregistrés jusqu'à aujourd'hui.

"Ce sont des situations qui ne vont pas de paire avec un Etat qui oeuvre à la consolidation de la démocratie (...) Ces pratiques sont quotidiennes et elles n'ont pas changé", a-t-il dit.

Pour Fathi Jarray, l'agent de sécurité est tenu d'appliquer la loi sans violer les droits de l'Homme. Certaines actions ne peuvent être justifiées par le manque de moyens, la fatigue et la lourde responsabilité.

Il a fait savoir que la situation en 2022 n'a pas changé par rapport aux années précédentes et que les agressions se poursuivent, bien que le nombre de signalements soit très faible et ne dépasse pas trois par semaine, ajoutant que ce nombre est loin de la réalité.

"Le citoyen est le maillon faible et il doit connaître ses droits", a-t-il relevé.

Pr ailleurs, le président de l’Instance nationale pour la prévention de la torture a déclaré que toute personne peut être arrêtée et qu'à cet effet, tout citoyen est tenu de connaître ses droits et de les exercer dans le respect.

Et de préciser: "En cas d'agression lors de l'arrestation, il ne faut pas recourir à l'escalade, car le citoyen est le maillon le plus faible de cet instant (...) Il ne doit pas commettre d'erreurs susceptibles de compliquer sa situation (...) La personne arrêtée a le droit d'exiger que sa famille soit informée de l'endroit où elle se trouve et du motif de son arrestation et elle peut exiger la présence d'un avocat."

Amira Jendoubi