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Filière lait: Les négociations entre toutes les parties nécessaires

La chambre syndicale nationale des industries du lait et dérivés et la chambre syndicale nationale des collecteurs de lait ont organisé en présence d’un représentant de l’union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP), le 17 mai 2022 au siège de l’UTICA, une conférence de presse   à propos les difficultés auxquelles fait face la filière nationale de production laitière.

M. Hamada EL Iffi, président de la chambre nationale des collecteurs de lait a déclaré que cette crise de la filière-lait était prévisible depuis plusieurs mois et que les opérateurs de la filière ne cherchent pas uniquement à augmenter les prix mais principalement à sauvegarder la filière car son effondrement se traduira par le recours à l’importation du lait à des prix supérieurs à ceux pratiqués actuellement en Tunisie. Il a souligné que les prix des aliments pour animaux sont de plus en plus chers et poussent les éleveurs à se débarrasser de leur bétail à travers la contrebande. Il a ajouté que les professionnels, apprécient la décision prise par le ministère de suspendre l’augmentation des prix des aliments pour animaux mais qu’ils appellent à la nécessité d’ouvrir des négociations avec la participation de toutes les parties afin de trouver une solution pour la sauvegarde la filière qui à nécessité de longues années pour être mise en place. 
 

Pour sa part, M. Boubaker Mehri président de la chambre syndicale des industriels du lait et dérivés  a expliqué que la filière de production et de transformation du lait s'est formée en Tunisie il y a 30 ans pour atteindre l'autosuffisance nationale et y est parvenu, mais l'intérêt pour ce secteur a diminué ces dernières années ce qui a conduit à sa nette détérioration.

M. Mehri a souligné qu'il est du devoir de toutes les parties d'œuvrer pour préserver le pouvoir d'achat du citoyen tunisien et la stabilité des prix, mais cela semble de plus en plus difficile, avec la hausse insensée du prix du carburant (16,8%), des emballages ( 10,4 %) et du coût de la main-d'œuvre (11,3 %) ajoutant que l'État n'ait pas honoré ses obligations financières envers les professionnels, qui sont menacés de faire faillite.

De son côté, M. Naceur Amdouni membre du bureau exécutif de l’UTAP a déclaré que la filière laitière fait face à nombreuses difficultés qui risquent de menacer son existence. En effet, depuis avril 2021, les prix des intrants dans la production laitière ont été augmentés huit fois et la dernière augmentation est la neuvième. Il a souligné que les prix des intrants sont libres alors que les prix à la production sont soumis à la fixation préalable et toute augmentation des prix des intrants réduit la marge opérateurs du secteur. Il a ajouté que la filière procure chaque année 50 millions de journées d’emplois et contribue ainsi à la lutte contre l’exode rural.

Il a ajouté que les agriculteurs du secteur de la production laitière souffrent du manque d’encadrement et de soutien et qu’il est nécessaire de revoir les prix du litre de lait à la production pour encourager les éleveurs à garder leur cheptel et contrôler davantage la distribution du lait. Il est aussi important d’engager des négociations avec la participation de toutes les parties prenantes de la filière.